Enlèvement d'enfant par l'ex-conjoint : comment agir dans l'urgence ?

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Le 03 décembre 2025
Enlèvement d'enfant par l'ex-conjoint : comment agir dans l'urgence ?
Que faire en cas d'enlèvement d'enfant par l'ex-conjoint ? Démarches urgentes, recours judiciaires et droits pour récupérer votre enfant

Chaque année, Child Focus reçoit une dizaine de signalements d'enlèvement parental en Belgique, concernant principalement des enlèvements par un parent sans autorité parentale. Ces situations bouleversent des familles entières et nécessitent une réaction immédiate. Face à la disparition soudaine de votre enfant, emmené par votre ex-conjoint sans votre accord, chaque minute compte pour maximiser les chances de retrouver rapidement votre enfant. Maître Innocent TWAGIRAMUNGU, avocat expérimenté à Bruxelles depuis 2005, accompagne régulièrement des parents confrontés à cette épreuve et connaît parfaitement les procédures d'urgence à enclencher. Cette situation dramatique, juridiquement qualifiée d'enlèvement parental, nécessite une intervention coordonnée entre démarches judiciaires et signalements aux autorités. Voici les actions essentielles à entreprendre immédiatement pour protéger vos droits et retrouver votre enfant dans les meilleurs délais.

  • Déposez immédiatement plainte auprès de la police avec photos récentes et mentionnez toute interdiction de sortie du territoire existante - constituez-vous partie civile pour suivre l'enquête et prétendre à des dommages-intérêts
  • Obtenez une opposition à sortie du territoire (OST) auprès de la préfecture dans la journée (valable 15 jours non renouvelables) puis sollicitez une interdiction de sortie du territoire (IST) auprès du juge aux affaires familiales pour une protection jusqu'à la majorité
  • Contactez le Point de contact fédéral au 02 542 67 00 (24h/24) ou par email rapt-parental@just.fgov.be pour activer la Convention de La Haye si l'enfant est emmené à l'étranger - le service peut couvrir les frais de rapatriement sous conditions
  • Saisissez en urgence le président du tribunal de première instance avec un dossier solide (certificat de composition de ménage, attestations scolaires, témoignages avec copie de carte d'identité) - décision généralement rendue sous 2 semaines

Enlèvement d'enfant : les premiers réflexes qui peuvent tout changer

L'enlèvement parental se définit juridiquement comme le déplacement ou la rétention illicite d'un enfant mineur par l'un de ses parents, en violation des droits de l'autre parent ou d'une décision judiciaire existante. En Belgique, cette infraction est sévèrement sanctionnée par l'article 432 du Code pénal, qui prévoit des peines allant de 8 jours à 5 ans de prison selon les circonstances. Cet article vise exclusivement le père ou la mère de l'enfant mineur, mais le parent qui a fait enlever son enfant par un tiers est également concerné par ces sanctions.

La rapidité d'intervention constitue un facteur déterminant dans la résolution de ces situations. Plus vous agissez vite, plus vous augmentez les chances de localiser votre enfant avant un éventuel passage de frontière ou une disparition dans la nature. Les statistiques montrent que 50% des cas d'enlèvement international sont résolus dans les 6 premiers mois (contre seulement 27% pour les pays de l'UE appliquant le Règlement Bruxelles II bis), d'où l'importance cruciale d'une mobilisation immédiate.

Le système juridique belge offre plusieurs recours d'urgence : le dépôt de plainte immédiat, les mesures préventives pour bloquer toute sortie du territoire, et la saisine en référé du juge de la famille. Ces procédures, bien que complexes, permettent d'enclencher rapidement une protection juridique efficace et de mobiliser les autorités compétentes. Pour une assistance juridique dans ces situations d'urgence, vous pouvez consulter un avocat en droit de la famille à Bruxelles qui maîtrise parfaitement ces procédures.

Signalement aux forces de l'ordre : la première urgence face à l'enlèvement d'enfant

Dès que vous constatez la disparition de votre enfant avec votre ex-conjoint, contactez immédiatement la police ou la gendarmerie. N'attendez pas, même si vous pensez que votre ex reviendra : chaque heure perdue complique les recherches. Les forces de l'ordre disposent de moyens d'investigation importants et peuvent déclencher des alertes nationales et internationales.

Lors du dépôt de plainte, munissez-vous de photos récentes de votre enfant et du parent ravisseur. Ces éléments visuels sont essentiels pour les recherches. Précisez si une opposition ou interdiction de sortie du territoire existe déjà, car cela constitue une circonstance aggravante et permet aux autorités d'agir plus rapidement aux frontières. N'oubliez pas de mentionner tous les lieux possibles où votre ex-conjoint pourrait se rendre : famille, amis, résidence secondaire, pays d'origine.

Constituez-vous partie civile dès le début de la procédure. Cette démarche vous garantit d'être informé de l'avancement de l'enquête et vous permet de participer activement aux investigations. Vous pourrez également prétendre à des dommages et intérêts pour le préjudice subi, tant moral que matériel.

Conseil pratique : Préparez à l'avance un dossier d'urgence contenant les photocopies des documents d'identité de votre enfant, plusieurs photos récentes, les coordonnées de son école et de son médecin, ainsi que celles des proches de votre ex-conjoint. Ce dossier, conservé en lieu sûr, vous fera gagner un temps précieux en cas d'enlèvement.

Mesures préventives d'urgence contre l'enlèvement d'enfant à l'étranger

Si votre enfant n'a pas encore quitté le territoire belge, des mesures préventives peuvent être prises immédiatement. L'opposition à la sortie du territoire (OST) constitue la procédure la plus rapide : elle peut être obtenue auprès de la préfecture dans la journée et reste valable 15 jours. Cette mesure d'urgence, non renouvelable, permet de gagner du temps pour engager des procédures plus pérennes.

Pour une protection à long terme, sollicitez une interdiction de sortie du territoire (IST) auprès du juge aux affaires familiales. Cette mesure, valable jusqu'à la majorité de l'enfant, offre une sécurité juridique durable. Le juge peut la prononcer en référé dans un délai de quelques jours, sur présentation d'éléments démontrant le risque d'enlèvement.

Alertez également l'administration communale du lieu de résidence de votre enfant. Demandez formellement que aucun passeport ne soit délivré au nom de votre enfant sans votre autorisation écrite. Cette précaution administrative simple peut empêcher votre ex-conjoint d'obtenir les documents nécessaires à une fuite à l'étranger. Si un jugement existe déjà interdisant à l'autre parent de quitter le territoire belge avec l'enfant, vous pouvez même demander un signalement préventif de l'enfant et de son autre parent dans le Système d'Information Schengen (SIS) auprès de la police locale, créant ainsi une alerte européenne.

Saisine d'urgence du juge : la voie judiciaire pour récupérer votre enfant enlevé

La procédure judiciaire de retour immédiat de l'enfant s'appuie sur les articles 1322bis à octies du Code judiciaire belge. Cette procédure spécifique, distincte des procédures classiques de divorce ou de garde, vise exclusivement le retour rapide de l'enfant à son lieu de résidence habituelle.

La requête doit être présentée au président du tribunal de première instance du lieu où résidait habituellement votre enfant avant l'enlèvement. Le caractère contradictoire de cette procédure signifie que votre ex-conjoint sera convoqué et pourra présenter ses arguments. Toutefois, le juge statue en urgence absolue, généralement dans un délai de quelques jours à deux semaines.

Exemple concret : Madame L., résidant à Ixelles, découvre que son ex-mari a emmené leur fils de 8 ans chez ses parents à Anvers sans la prévenir, en violation de l'ordonnance du juge fixant la résidence de l'enfant chez elle. Grâce à une requête en référé déposée le lundi matin par son avocat, avec attestation scolaire prouvant l'inscription de l'enfant à Bruxelles et témoignages des voisins, elle obtient dès le jeudi une ordonnance enjoignant le père de ramener immédiatement l'enfant, sous astreinte de 500 euros par jour de retard.

Constitution du dossier : les preuves essentielles en cas d'enlèvement d'enfant

La réussite de votre demande de retour dépend largement de la qualité du dossier constitué. Rassemblez tous les documents attestant de la résidence habituelle de votre enfant en Belgique : certificat de composition de ménage délivré par la commune, attestations scolaires récentes, preuves du suivi médical régulier chez un pédiatre belge.

Les témoignages écrits constituent des éléments précieux. Sollicitez vos proches, les enseignants, les voisins qui peuvent attester de la présence régulière de votre enfant à son domicile habituel. Chaque témoignage doit être accompagné d'une photocopie de la carte d'identité du témoin pour être recevable.

N'oubliez pas de joindre tout document judiciaire existant : jugement de divorce, ordonnance fixant la garde, décisions antérieures concernant l'autorité parentale. Ces pièces démontrent que l'enlèvement constitue une violation flagrante d'une situation juridique établie.

Enlèvements internationaux d'enfants : la Convention de La Haye à votre secours

Lorsque votre enfant a été emmené à l'étranger, la Convention de La Haye du 25 octobre 1980 devient votre principal recours juridique. Cette convention, ratifiée par 75 pays, s'applique aux enfants de moins de 16 ans ayant leur résidence habituelle en Belgique avant l'enlèvement.

Le Point de contact fédéral du SPF Justice agit comme Autorité centrale belge et traite gratuitement votre demande. Accessible 24h/24 au 02 542 67 00 ou par email à rapt-parental@just.fgov.be, ce service spécialisé analyse votre dossier, fait traduire les documents et communique avec l'Autorité centrale du pays où se trouve votre enfant. Le SPF Justice peut également fournir un soutien financier pour couvrir les frais de rapatriement d'enfants et les frais de transport d'un parent accompagnant son enfant lors du retour, sous certaines conditions. Les procédures théoriques prévoient une décision dans les 6 semaines, mais la réalité montre des délais moyens de 10 mois pour un retour dans les pays hors UE (avec 50% des cas résolus après 6 mois), tandis que pour les pays de l'Union européenne appliquant le Règlement Bruxelles II bis, la durée moyenne s'élève à 13,9 mois avec seulement 27% des cas résolus après 6 mois.

Child Focus, joignable au 116 000 (numéro opérationnel depuis 10 pays européens : Belgique, Danemark, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie et Slovaquie), offre un soutien complémentaire précieux. Cette organisation peut vous accompagner dans vos démarches et même fournir une aide financière si vos ressources sont limitées. Face à ces délais importants, la médiation familiale internationale apparaît souvent comme la solution la plus rapide, avec 85 à 90% des accords respectés. AMORIFE International conduit 5 à 10 médiations par an tandis que la CMFI en mène 35 mais en propose près de 200, le frein principal étant d'ordre financier.

À noter : La Convention de La Haye prévoit des exceptions au retour automatique de l'enfant. Le retour peut être refusé si plus d'un an s'est écoulé et l'enfant s'est intégré dans son nouveau milieu, en cas de risque grave de danger physique ou psychique pour l'enfant, si le parent demandeur n'exerçait pas effectivement son droit de garde avant l'enlèvement, ou encore si l'enfant s'oppose au retour et qu'il a atteint un âge et une maturité suffisants pour que son opinion soit prise en compte. Ces exceptions restent néanmoins d'interprétation stricte par les tribunaux.

Sanctions pénales de l'enlèvement d'enfant : ce que risque votre ex-conjoint

L'article 432 du Code pénal belge prévoit des sanctions graduées selon la gravité de l'enlèvement. La peine de base oscille entre 8 jours et 1 an d'emprisonnement, assortie d'une amende de 26 à 1000 euros. Ces sanctions s'appliquent au parent qui refuse de représenter l'enfant ou qui fait obstacle au droit de visite.

Les circonstances aggravantes alourdissent considérablement les peines. Si votre ex-conjoint cache l'enfant pendant plus de cinq jours ou l'emmène hors du territoire belge, l'emprisonnement peut atteindre 5 ans. Pour un parent déchu de l'autorité parentale, la peine minimale s'élève à 3 ans de prison.

Ces sanctions pénales créent paradoxalement un obstacle au retour de l'enfant : le parent ravisseur, craignant l'arrestation, hésite souvent à revenir en Belgique. D'où l'importance de privilégier, quand c'est possible, une approche négociée via la médiation, tout en maintenant la pression juridique comme levier de négociation. Il faut noter que 24% des demandes portées devant les tribunaux se soldent par un appel (contre 32% en 2015), avec un délai moyen de 167 à 286 jours pour statuer en appel selon le type de décision, ce qui peut considérablement allonger la procédure.

Face à l'enlèvement de votre enfant par votre ex-conjoint, l'urgence commande mais ne doit pas conduire à la précipitation désordonnée. Les procédures juridiques complexes, entre volet pénal et civil, entre dimension nationale et internationale, nécessitent l'accompagnement d'un professionnel aguerri. Maître Innocent TWAGIRAMUNGU, fort de son expérience depuis 2005 en droit de la famille et en droit pénal, maîtrise parfaitement ces procédures d'urgence. Son cabinet bruxellois offre la réactivité indispensable dans ces situations critiques, combinant rigueur juridique et approche humaine pour vous accompagner dans cette épreuve. Si vous êtes confronté à un enlèvement parental dans la région de Bruxelles, n'attendez pas : chaque heure compte pour protéger vos droits et retrouver votre enfant.